IX

Derrière Surley G. Febbs, qui faisait la queue devant le comptoir du dépôt des bagages, un passager du type homme d’affaires majestueux et bien habillé disait à celui qui le suivait :

— Avez-vous lu ça ? Avez-vous une idée de ce qui se passe au-dessus de nous, sans que nous n’en sachions rien, juste à cette minute ? Un nouveau satellite ! Et lancé par eux. Pas par nous !

Il avait replié la page de son journ du matin, pour mieux montrer le titre.

— Bon Dieu ! répliqua l’autre avec un certain respect dans la voix.

Naturellement, Surley G. Febbs qui attendait de faire homologuer son billet pour la Forteresse Washington, avait tendu l’oreille.

— Je me demande si c’est un satellite hérisson, fit le passager genre homme d’affaires important.

L’autre secoua vigoureusement la tête :

— Impossible ! Nous protesterions. Vous supposez qu’un homme de la stature du général Nitz permettrait une chose pareille ? Nous enregistrerions aussitôt une protestation officielle du gouvernement, et si vite que…

Surley Febbs s’était retourné :

— Une protestation ? Vous plaisantez ? Quelle sorte de dirigeants croyez-vous vraiment que nous ayons ? Ce dont nous aurions besoin dans un cas pareil, estimez-vous que ce seraient des mots ? Si Pip-Est place un satellite sur orbite sans en avertir d’abord les Spéces par SINK-PA, eh bien… Il fit un geste vers le ciel.

— …On le descend !

Il reçut son passage dûment timbré et s’éloigna. Plus tard, dans la fusée express, compartiment de première classe, siège de fenêtre, il se retrouva à côté de l’homme d’affaires majestueux et bien habillé. Après quelques secondes – le vol ne durait que quinze minutes – ils reprirent leur entretien avec un sérieux solennel. Ils survolaient maintenant le Colorado et ils apercevaient au-dessous d’eux les Montagnes Rocheuses. Mais ils ne leur accordèrent qu’un bref regard à cause de l’élévation des idées qu’ils échangeaient. Febbs dit :

— Hérisson ou non, tout miss Pip est une nace.

— Pardon, fit l’autre.

— Tout missile Pip est une menace, expliqua-t-il patiemment.

Et celui-là est dangereux, se dit-il en jetant un regard sur le journ de son compagnon :

— … C’est un type que je n’ai jamais vu auparavant. Dieu sait ce qu’il peut contenir. Franchement, je trouve que nous devrions lancer une de nos « Poubelles Bim-Boum » sur la Nouvelle-Moscou.

— Une Poubelle Bim-Boum ? répéta l’autre.

Évidemment, il n’avait pas passé des soirées entières à la bib-pub – ou bibliothèque publique… Febbs se trouva obligé, une fois de plus, d’expliquer avec condescendance :

— C’est un missile qui explose dans l’atmosphère. Atmosphère, du sanscrit Atmen, « souffle », « respiration », Sanscrit, samskrta, ou « cultivé », ce qui donne en décomposant sama « égal », plus kr « faire », d’où krp = forme. Dans l’atmosphère, donc au-dessus du centrurb – centre urbain – qui est l’objectif. Nous plaçons un « Judas Iscariote IV » au-dessus de la Nouvelle-Moscou, nous le faisons exploser à 825 mètres d’altitude, et le tout retombe en pluie fine, haché menu, miniaturisé, hom – homéostatique, naturellement.

Quelle difficulté de converser avec les gens du vulgaire ! Néanmoins, Febbs faisait de son mieux pour s’en tenir à un vocabulaire compréhensible par cette non-entité gonflée d’importance.

— L’élément a à peu près la taille d’une capote anglaise. Ils se déposent sur la ville, particulièrement, sur le quartier des appcads… Vous savez ce que c’est qu’un appcad, n’est-ce pas ?

— Appartement pour cadres, j’habite l’un d’eux fit l’homme d’affaires important.

Imperturbable, Febbs poursuivit son exposé :

— Ces éléments sont camés, c’est-à-dire caméléon Leur couleur s’adapte à celle de l’endroit où ils atterrissent, quelle qu’elle soit. Si bien que vous ne pouvez les détecter. Ils sont là, jusqu’à la tombée de la nuit, disons dix heures du soir…

— Comment savent-ils qu’il est dix heures du soir. Est-ce que chacune de vos capotes porte un bracelet-montre ?

Le ton de l’homme d’affaires important, certain soudain que Febbs la lui faisait au chiqué, était devenu sarcastique. Avec une condescendance écrasante. Febbs expliqua :

— Par la déperdition de chaleur de l’atmosphère.

— Ah !

— Vers vingt-deux heures, quand tout le monde est endormi…

Febbs s’arrêta, suffocant presque de bonheur à la pensée de l’entrée en action de cette arme stratégique, de sa précision. Tout était calculé si minutieusement, ne laissant plus qu’une voie étroite comme celle du salut des hommes dans l’Écriture. Et au point de vue esthétique, quelle joie ! Pour l’éprouver, il suffisait de comprendre le mécanisme… Non, la Poubelle Bim-Boum n’avait même pas besoin d’entrer en action pour déclencher cette jouissance spirituelle.

— Okay, fit l’homme important. Alors, à vingt-deux heures…

— Cela commence. Chaque élément, complètement camm – camouflé –, émet un son prolongé.

Il jeta un coup d’œil sur son voisin. Évidemment, ce n’était pas le type à lire la Semdarm – la Semaine de l’Armement – le mag-inform – magazine d’information hebdomadaire – consacré exclusivement à des articles et à des photos, autant que possible authentiques, de toutes les nouvelles armes du Bloc-Ouest et de Pip-Est, probablement grâce à l’entremise d’une agence dont il avait vaguement entendu le nom, la KICH, ou la KUCH ou la KECH. Febbs avait la collection entière de la Semdarm des dix dernières années, avec toutes les couvertures intactes. Collection qui n’avait plus de prix !

— Quelle sorte de son ?

— Horrible, sarcastique. Un bourdonnement. Comme… Non, il faut l’entendre pour en avoir une idée. Le résultat est que vous voici réveillé. Et pas à moitié. Complètement, totalement éveillé. Une fois que le son de la Poubelle Bim-Boum parvient à vous, par exemple s’il y a un élément en forme de capote anglaise sur votre toit, vous ne dormez plus jamais. Et quatre jours sans sommeil…

Il accompagna sa phrase d’un claquement de doigts.

— … C’est fini. Vous ne pouvez plus rien faire. Vous n’êtes plus bon à rien, foutu.

— Fantastique !

— Et ce n’est pas tout. Il y a des chances pour qu’un élément tombe à proximité de la demeure d’un membre du SeRKeb. C’est l’effondrement de leur gouvernement.

L’homme important sembla soudain inquiet :

— Mais, eux aussi ils ont un matériel aussi sinistre. Je veux dire que…

— Que Pip-Est peut nous rendre la pareille. Naturellement. Peut-être nous enverraient-ils leur « Isolateur Parasiticide, » dérivé d’un fluide anti-parasites pour moutons.

— Je sais, fit l’homme d’affaires important. J’ai lu quelque chose là-dessus, l’année dernière. Ils l’ont utilisé quand leur colonie sur Io s’est révoltée.

— Nous autres à l’Ouest, nous n’avons jamais respiré le composé irritant de leur Isolateur Parasiticide. Il parait que ça défie toute description.

— J’ai entendu dire qu’un rat, qui était mort à l’intérieur d’un mur…

— Pis encore. J’admets que là ils ont trouvé quelque chose. Cela descend sous forme condensée du haut d’un satellite Julien l’Apostat type VI. Les gouttes se répandent sur une superficie d’environ seize kilomètres carrés. Et partout où elles se posent, elles pénètrent intermol – intermoléculairement, n’est-ce pas –, et rien ne peut les ôter, même pas Supsolv-X, notre nouveau détergent ! Il n’y a rien à faire. Alors, les gens meurent à force de sentir mauvais.

Il parlait posément, montrant qu’il affrontait sans pâlir cette arme destructrice. C’était un fait de la vie, comme d’aller chez le dentiste. Pip-Est possédait cette arme, il pouvait même l’utiliser. Mais le Bloc-Ouest pouvait répondre à l’Isolateur Antiparasitique avec quelque chose d’encore plus efficace.

Il imagina toutefois l’effet de l’Isolateur Antiparasitique sur Boise, Idaho. Les millions de citoyens de la ville s’éveilleraient, saisis par une puanteur qui pénétrerait partout intermol, dans les bâtiments, dans les véhicules de surface et de supra-surface, dans eux-mêmes ! Boise deviendrait une cité fantôme habitée seulement par les mécanismes automatiques qui continueraient à fonctionner, heureusement dépourvus de nez, et par l’odeur. Voilà qui donnait à réfléchir…

— Mais ils ne l’emploieront pas, déclara Febbs à haute voix. Parce que nous pourrions leur répondre par exemple avec…

Il parcourut rapidement l’immense collection d’informations accumulées dans son esprit. Il y avait là une foule de représailles à envisager et qui ridiculiseraient l’Isolateur Antiparasitique. Enfin, il se décida :

— Nous essaierons le Distorteur Individuel de Notification, dit-il comme si le sort du Bloc-Ouest reposait déjà sur lui.

— Grands dieux, qu’est-ce que c’est que ça ?

— La solution finale, à mon avis, de toutes les armes t’a.

T-a signifiant pour les initiés le terme ésotérique employé dans le cercle de l’armement du Bloc-Ouest, par exemple parmi les membres du Conseil auquel il appartenait maintenant (Que Dieu soit loué dans sa sagesse !) : trou d’aiguille. La « troudification de l’aiguille » – comme on disait – était la direction fondamentale que l’armement avait adoptée depuis environ un demi-siècle. Cela signifiait simplement que l’effet d’une arme devenait de plus en plus précis. En théorie, il était possible d’imaginer une arme – laquelle n’existait sans doute pas encore et que même le célèbre M. Lars n’avait pas repérée dans ses transes – qui pourrait trucider un individu donné, à un moment donné, à un croisement de rues donné, dans une ville donnée de Pip-Est. Ou même du Bloc-Ouest. Pip-Est, Bloc-Ouest, quelle différence ? L’important, c’était l’existence de l’arme elle-même. L’arme parfaite.

Mon Dieu, il s’y voyait déjà. On s’assiérait – lui, il s’assiérait – dans une pièce avec, devant lui, un panneau de Commandes avec des quantités de cadrans… et un unique bouton. Il surveillerait les cadrans, ferait ses calculs : l’heure, la distance, le synchronisme des facteurs dimensionnels qui tendraient vers une fusion complète. Et Gafne Rostov (le nom courant du citoyen ennemi moyen) s’avancerait, marchant d’un pas allègre vers l’endroit où il devrait arriver au moment prévu ! Et alors lui, Febbs, appuierait sur le bouton, et Gafne Rostov…

Hum… Qu’est-ce qu’il ferait ? Il disparaîtrait ? Non c’était bien trop maj – maj – magique, n’est-ce pas ? Cela ne s’accordait pas avec la situation réelle. Gafne Rostov, petit bureaucrate dans quelque ministère temporaire, au budget étranglé, un type à tampon de caoutchouc sur un pupitre dans un bureau étriqué, allait-il ainsi disparaître ? Non, il serait converti !

Du coup, Febbs se mit à frissonner de plaisir, si bien que le monsieur majestueux, son voisin, s’écarta légèrement en levant un sourcil.

— Oui, converti en un paillasson !

L’homme d’affaires important le regardait sans mot dire.

Febbs s’impatienta :

— … En paillasson. N’avez-vous pas compris ? Ou la tradition judéo-chrétienne a-t-elle définitivement affaibli votre jugement ? Quelle sorte de patriote êtes-vous donc ?

— Je suis patriote, affirma l’homme d’affaire, prêt maintenant à se défendre.

— Avec une paire d’yeux de verre. Une imitation nature ! Naturellement, si les dents ne sont pas régulières et blanches, si elles présentent des obturations désagréables à voir ou des taches jaunes qu’on ne puisse ôter, on pourrait en faire une carpette suspendue au mur. À plat !

La tête pouvait d’ailleurs être jetée au rebut.

Mal à l’aise, l’homme d’affaires au port majestueux se plongea dans son journ.

— … Je vais vous mettre au parfum en ce qui concerne le « Distorteur Individuel de Notification ». C’est une arme t-a, où joue la troudification de l’aiguille, mais pas de terreur. Pas définitive. Je veux dire qu’elle ne tue pas. Elle fait partie de la classe conf.

— Inutile de m’expliquer, je sais ce que ça veut dire, dit l’homme d’affaires important sans lever les yeux de son journ. Manifestement, il n’avait aucune envie de poursuivre cette conversation, pour des raisons qui échappaient à Febbs. Peut-être, se dit-il, cet homme a-t-il honte de son ignorance d’un sujet aussi essentiel ?

— … Je sais, répéta l’homme : cela veut dire contusion, désorientation. Febbs reprit :

— Le « Distorteur Individuel de Notification fonctionne à partir du fait que, dans notre société actuelle, tout formulaire officiel doit être microfilmé en trois, quatre, cinq exemplaires ou plus. Dans chaque cas, il faut faire au moins trois, quatre ou cinq copies. Toutes ces microcopies sont transportées par des lignes coaxiales à des dépôts d’archives, généralement souterrains et loin des centrurbs – centres urbains – pour le cas d’une grande guerre. De telle façon qu’elles survivent, comprenez-vous, car il faut que les archives survivent ! Alors, on lance le Distorteur individuel de Notification par fusée sol-sol, par exemple de Terre-Neuve à Pékin. Je choisis Pékin parce que c’est là que se trouve la concentration des institutions civiques de la moitié de Pip-Est. Le Distorteur touche le sol, et en l’espace de quelques microsecondes disparait dans les profondeurs de la terre, devenu invisible. Aussitôt, il étend ses pseudopodes, lesquels commencent à chercher, dans les profondeurs de la terre, jusqu’à ce que chacun d’eux rencontre une ligne coaxiale qui transfère des informations à un dépôt d’archives. Vous voyez ?

— Hum… fit l’homme d’affaires important, à contrecœur, essayant toujours de lire. Mais dîtes-moi, ce nouveau satellite a une forme qui, peut-être…

— Et le Distorteur fonctionne dès lors d’une manière qu’on ne peut qualifier que d’« inspirée ». Il modifie les nombres entiers de toutes les unités fondamentales des messages, si bien que toutes les informations vont désormais diverger. En d’autres mots, deux copies d’un document original ne coïncideront plus avec lui ni entre elles. Et s’il y a une quatrième copie, elle est modifiée de sorte que…

L’homme d’affaires important l’interrompit désagréablement :

— Si vous êtes si calé en matière d’armes, pourquoi n’êtes-vous pas à la Forteresse Washington ?

Surley G. Febbs, avec à peine l’esquisse d’un sourire, répondit :

— Mais j’y suis, mon brave. Vous allez d’ailleurs entendre parler de moi. Rappelez-vous mon nom : Surley G. Febbs. Vous l’avez noté ? Surley Febbs. Avec un F comme fongus.

— Dites-moi seulement une chose, une seule, car franchement, monsieur Febbs, avec F comme fongus, je ne veux plus rien entendre d’autre. J’en ai jusque-là, comprenez-vous ? Vous avez parlé d’un paillasson, puis d’une carpette. Pourquoi un paillasson ? Pourquoi une carpette ? Et avec des yeux en verre, avez-vous dit. Et vous avez ajouté « Imitation nature ». Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?

Febbs ressentit presque physiquement l’aversion qu’il inspirait. Calmement, il répondit :

— Je veux dire qu’il faut que quelque chose vous reste comme souvenir. Pour que vous sachiez que vous avez réussi…

Il chercha un instant le mot qui exprimerait vraiment sa pensée, son sentiment :

— … Un trophée.

Le haut-parleur mit fin à la conversation : « Nous allons maintenant atterrir à l’aérodrome Abraham Lincoln. Le transport de surface à la Forteresse Washington est assuré pour un léger supplément de prix. Veuillez présenter votre passage pour bénéficier du rabais convenu. »

Febbs regarda par la fenêtre pour la première fois depuis son départ et aperçut sous lui sa nouvelle résidence, l’énorme centre urbain qui s’étalait de toutes parts, la capitale du Bloc-Ouest, la source de toute autorité. Une autorité qu’il partageait désormais.

Et grâce à ses connaissances, la situation du monde allait rapidement s’améliorer. En se fondant sur la conversation qu’il venait d’avoir, la chose était prévisible, inévitable même.

Attends un peu que je me retrouve à la table du Conseil au cours d’une session qu’entourent toutes les mesures de sécurité, dans le Kremlin souterrain, avec le général Nitz et M. Lars et le reste de ces gens, se dit-il. L’équilibre des forces entre l’Est et l’Ouest va enfin se modifier de façon radicale. Bon Dieu ! Ils vont s’en apercevoir à la Nouvelle-Moscou, à Pékin et à la Havane.

L’appareil, freinant de toutes ses fusées rétro, amorça sa descente.

Febbs réfléchissait toujours : comment puis-je servir au mieux le bloc auquel j’appartiens ? Je ne veux pas recevoir une sixième part du gâteau, cet élément qu’on demande à un aide-consomm de « dépiauter ». Ce n’est pas assez pour moi. Surtout pas après cette conversation, qui me fait voir les choses telles qu’elles sont. Je suis un expert en armes comme il n’y en a pas, bien que je n’ai aucun diplôme universitaire ni celui de l’Académie Militaire de Cheyenne. Dépiauter ? Moi ! Est-ce tout ce que je peux offrir avec des connaissances générales et un talent si exceptionnels qu’il faut remonter à l’empire romain, et même plus haut, pour trouver quelque chose d’égal ?

Jamais de la vie ! Dépiauter, c’est bon pour l’homme moyen, homo médius. C’est ce que je suis, statistiquement parlant, à la façon d’un ordinateur, mais si l’on creuse un peu, je suis Surley Grant Febbs, comme je viens de le déclarer à ce type assis à côté de moi. Des hommes moyens, il y en a des tas. Mais il n’y a qu’un Surley Febbs. Non, je veux travailler sur la totalité de l’arme. Et quand je serais assis parmi eux, officiellement, je vais m’y mettre. Que cela leur plaise ou non.

 

Le zappeur de mondes
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